Les hauts et les bas de la carrière politique de Jean Charest

Jean Charest, né John James Charest le 24 juin 1958 à Sherbrooke, a complété des études en droit à l’Université de Sherbrooke. Après son admission au Barreau en 1981, il exerce le métier d’avocat pour une courte durée, avant de s’intéresser sérieusement à la politique fédérale et au Parti progressiste-conservateur. Lors des élections fédérales de 1984, il est porté par une vague bleue et remporte le siège de Sherbrooke, acquis au Parti libéral du Canada depuis 1968. Deux ans plus tard, il devient, à 28 ans, ministre d’État à la Jeunesse au sein du cabinet du premier ministre Brian Mulroney. À ce moment, cela fait de lui le plus jeune membre du conseil des ministres de l’histoire du Parlement. En 1988, il est nommé leader adjoint du gouvernement et ministre d’État à la Condition physique et au Sport amateur. Un poste duquel il devra démissionner en 1990 pour être intervenu dans une cause juridique. Il revient vite sous les projecteurs en étant placé, en 1990, à la tête d’un comité parlementaire spécial sur la résolution de l’accord du lac Meech. Il est réintégré au cabinet en 1991, puis est nommé ministre de l’Environnement. Il participe aux négociations préliminaires qui aboutissent à l’accord de Kyoto. Aux élections fédérales de 1993, le Parti progressiste-conservateur subit une cuisante défaite. Seuls deux candidats sont élus, dont Jean Charest, qui devient le chef intérimaire du parti et restera à sa tête jusqu’en 1998. En 1995, il est vice-président du comité du « Non » lors du référendum sur la souveraineté du Québec. Il quitte la direction du Parti progressiste-conservateur et la politique fédérale en 1998 pour succéder à Daniel Johnson à la tête du Parti libéral du Québec. Aux élections provinciales de 2003, il porte les libéraux au pouvoir et devient premier ministre du Québec. Un poste qu’il occupera pendant trois mandats, dont deux majoritaires. En 2012, au terme de la plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec et du Canada, Jean Charest et les libéraux sont défaits aux élections du 4 septembre. C’est une première défaite électorales en 28 ans pour Charest. Il annonce qu’il quitte la vie politique « sans aucun regret ». Deux ans plus tard, en 2014, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ouvre l’enquête Mâchurer pour faire la lumière sur des allégations de financement douteux du Parti libéral du Québec. L’UPAC fermera l’enquête en février 2022 sans porter d’accusation, après l’audition de plus de 300 témoins. Dans la foulée de la démission d’Andrew Scheer en 2019, une vidéo dans laquelle Jean Charest présente sa candidature à la direction du Parti conservateur du Canada fait brièvement surface avant de disparaître. Charest annonce toutefois qu’il ne sera pas candidat. En 2022, cette fois c’est officiel : le 10 mars, Jean Charest annonce qu’il souhaite succéder à un autre chef conservateur déchu, Erin O’Toole.