Le Canada rate « son retour » à l’ONU

Les pays ont préféré la Norvège et l’Irlande qui ont décroché les deux sièges non permanents du Conseil de sécurité réservés au « Groupe des pays d’Europe occidentale et autres ». La Norvège a récolté 130 votes, l’Irlande 128, et le Canada est arrivé troisième avec 108 appuis. Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, s’est dit ouvert à revoir les priorités de politique étrangère du Canada, après ce revers onusien. Les contributions timides du Canada à l’aide internationale et aux missions de paix de l’ONU ont été critiquées, tout comme l’appui du Canada à Israël jugé trop généreux par certains. Charles-Philippe David, de la chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, estime que l’élection de l'actuel président américain et sa relation difficile avec Ottawa ont monopolisé la politique étrangère du Canada. L’ancien ambassadeur en Chine, Guy Saint-Jacques, estime quant à lui que le Canada a souffert de ses mauvaises relations avec certaines superpuissances. « La Chine ne nous aime pas et voulait s’assurer qu’on ne gagne pas », rapporte-t-il. Le Canada avait fait campagne en vantant sa réputation de négociateur international et ses relations au sein du G7, du G20, de la Francophonie et du Commonwealth. C’est la deuxième fois en 75 ans que le Canada perd une élection au Conseil de sécurité de l’ONU. En 2010, le Canada avait d’abord tenu bon après s’être classé troisième au premier tour, mais s’était finalement retiré de la course lorsque ses appuis ont fondu au deuxième tour. Le Canada n’a pas siégé au Conseil de sécurité de l’ONU depuis son dernier mandat en 1999-2000. Le pays s’y était auparavant fait élire régulièrement tous les dix ans.